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Avoir un enfant à 40 ans : interview d'Anne Lise Pernotte, auteure et blogueuse sur la parentalité tardive

 

Bonjour Anne-Lise. Quel a été votre parcours scolaire et professionnel ?

J’ai fait des études de langues et de commerce à la FAC et j’ai travaillé pendant quelques années au service export d’une entreprise de cosmétiques. Mais j’ai rapidement tout lâché pour vivre pleinement ma passion pour la musique ! J’ai été bassiste du groupe de rock Daisybox pendant 10 ans, signé en maison de disque. Puis mes aventures musicales ont pris fin et je suis tombée un peu par hasard dans le digital, en travaillant pour le site côtébébé. Aujourd’hui je suis journaliste et créatrice de contenus web, essentiellement dans le secteur de la parentalité. Je m’occupe du webzine côtébébé et je développe le média « avoir un enfant à 40 ans ».

Vous avez eu un enfant à 40 ans. Pour quelles raisons avoir attendu ce temps avant d'en avoir ?

A 30 ans, je n’étais pas prête à être maman, je n’avais pas la disponibilité d’esprit. J’aimais beaucoup ma vie de musicienne, je m’y épanouissais… Et la question de la maternité ne se posait pas, malgré la pression sociale.  J’ai tout simplement attendu d’en avoir envie, tout en sachant que je prenais aussi le risque de ne pas en avoir. Mais il était essentiel pour moi de ne pas faire les choses pour répondre à une injonction sociétale


Avez-vous rencontré des difficultés physiologiques particulières ?

Non, pas spécialement. J’ai eu des suites de couches classiques, avec des saignements et des fuites urinaires pendant quelques semaines, mais je me suis vite remise de mon accouchement. D’ailleurs j’en profite pour dire que les suites de couches n’ont pas grand-chose à voir avec l’âge selon les experts, mais plutôt avec la façon dont on a entretenu son corps en générale, et son périnée en particulier au cours des années précédant la grossesse.

Comment a été prise votre grossesse par vos proches (famille, amis) ?
Avez-vous reçu des réflexions négatives ?

Je n’ai pas vraiment eu de remarques sur cette maternité tardive, elle a été bien accueillie. Mais quand j’ai enquêté pour co-écrire « Avoir un enfant à 40 ans (ou presque) », j’ai découvert que j’étais plutôt chanceuse.
Beaucoup de mamans tardives font face à des réflexions du type : « vous allez faire des enfants de vieux ! » « Tu transgresses la nature et la nature se vengera ! », « mais t’es vraiment égoïste », « t’as trois enfants, c’est quoi ce caprice d’en vouloir un 4ème ? » …
Quand on prend un chemin de traverse, on inquiète, on dérange… Mais je pense que la clef c’est d’assumer tout simplement son choix, car il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises façons de faire !


Avant votre grossesse, avez-vous subi de la pression sociale de la part de vos proches ou de votre cercle professionnel par rapport au fait que vous n'aviez pas encore d'enfant ?

Oui, bien sûr ! J’étais en couple depuis un moment et je n’avais pas d’enfant et les années passaient sans que rien ne se passe. Et pour beaucoup de gens, c’était très étrange, voire incompréhensible… Comment pouvait-on avancer dans la vie sans faire d’enfant ??? Donc oui, entre 30 et 38 ans, j’ai eu droit à des réflexions maladroites, mais rarement méchantes, du style « Mais tu vas vieillir seule », « après, il sera trop tard », « tu vas le regretter » … Je trouvais ça assez pénible. Vers 38/ 39 ans, alors que mon désir d’enfant commençait à se manifester, les réflexions se sont tassées, j’ai senti que je basculais dans une autre catégorie… Et à 40 ans, alors que j’entamais tout juste ma grossesse, quelqu’un m’a dit « Oh ben toi, de toute façon, t’as fait ton choix, tu ne veux pas d’enfant… ». J’avais envie de rire, mais je ne pouvais rien dire parce que je n’avais pas passé les 3 mois… Et là, j’ai à nouveau senti que je ne rentrais pas dans le cadre, comme si j’avais manqué la fenêtre de tir pour faire un bébé, qui se situe manifestement entre 25 et 35 ans


Vous avez créé votre webzine côtébébé. Quel a été l'évènement déclencheur pour le lancement de ce projet ?

Avant de devenir maman, je travaillais pour le site côtébébé, qui était une plateforme de petites annonces de garde d’enfant. Son fondateur n’a pas souhaité la pérenniser et j’ai récupéré le nom pour en faire un webzine, dédié à la petite enfance. Cet événement coïncidait avec l’arrivée de mon fils.


Quel type de contenu peut-on trouver dans votre webzine ?

On y trouve des chroniques de livres, des tests et des articles de fond sur divers sujets ayant trait à la parentalité.

Actuellement je développe aussi le média « avoir un enfant à 40 ans », qui est le pendant digital de mon guide pratique. L’idée étant d’aborder la thématique de la parentalité tardive via des articles, des podcasts mais aussi des ateliers et des conférences. Rien n’existe sur le sujet alors que c’est un véritable phénomène de société. Je reçois régulièrement des messages d’hommes et de femmes, ravis de savoir qu’un tel média existe.


D'où vous est venue l'idée de rédiger également un livre sur votre expérience ?


J'ai eu mon premier enfant à 41 ans. Enceinte, j'ai cherché des infos sur la grossesse après 40 ans et je suis tombée sur des articles anxiogènes, qui ne parlaient que des risques médicaux pour la mère et pour l'enfant... A les croire, j'allais faire une fausse couche ou un trisomique ! Or cette grossesse s'est très bien passée et j'ai adoré devenir mère sur le tard... Je me suis dit qu'il était temps de porter un autre regard sur la maternité tardive.
Ma rencontre avec Agathe Girod-Roux, journaliste et maman pour la première fois à 37 ans, m'a permis de concrétiser cette envie. Nous avons mené une enquête poussée auprès des professionnels de santé et des parents tardifs, qui a donné naissance au guide pratique "Avoir un enfant à 40 ans (ou presque) ". Nous l'avons voulu rassurant, déculpabilisant, informatif, sans pour autant nier les réalités dues à l'âge, telle que les difficultés de conceptions, par exemple...

Parlez-nous un peu de votre livre et de son contenu.


C’est un guide qui s’adresse aux parents et aux futurs parents tardifs, mais aussi aux hommes et aux femmes qui approchent de la quarantaine et qui ont un projet d’enfant.
Il a été conçu comme une boîte à outil. C’est un accompagnement global, qui couvre tout le spectre de la parentalité tardive : de la procréation à l’éducation de l’enfant en passant par la grossesse et l’arrivée du bébé. On y trouve des astuces, des conseils, et plus de 60 témoignages de parents et d’experts (psys, thérapeutes, médecins…). C’est le résultat d’une enquête poussée, car il n’existait aucun livre sur le sujet.


Il est découpé de la façon suivante :

Bébé́ se fait attendre : comment faire quand ça ne marche pas tout seul ?
Bébé́ est en route : comment vivre votre grossesse tardive et préparer l’accouchement dans la sérénité́ ?
Bébé́ est enfin là : comment l’accueillir dans les meilleures conditions ?
Votre enfant grandit : comment être ce parent disponible et engagé sans vous oublier ?


L’avantage c’est que le lecteur peut y piocher les infos qui l’intéressent, en fonction d’où il en est dans son parcours.


Quels conseils pouvez-vous donner à des femmes qui veulent attendre plus tard pour avoir des enfants mais qui ont peur de la pression sociale ?


Surtout ne cédez pas à cette pression sociale ! Un projet d’enfant, c’est quelque chose de très personnel. Ce ne sont pas les autres qui vont élever vos enfants, c’est vous ! Alors autant vous sentir prête.
Il existe aussi une solution pour se mettre moins de pression mais elle n’est pas encore complètement autorisée et pratiquée en France : la vitrification des ovocytes. C’est un peu un pari sur l’avenir, une soupape de sécurité, si on n’a pas envie de faire d’enfant à 30 ans ou pas encore rencontré la bonne personne.

Vous pouvez acheter le livre d'Anne Lise Pernotte sur notre librairie en ligne 

 

Lien vers le site d'Anne lise Pernotte " Avoir un enfant à 40 ans" 

Article publié par l'association de lutte contre l'infertilité "Les Cigognes de l'Espoir" Tous droits réservés