6 mois des loustics dans 3 jours !
Titouan fait des tours de parc en prenant appui sur ses pieds et en s'aidant de ses mains : il monte à l'échelle quoi ! En version horizontale ! Trop drôle !! Il fait aussi des pirouettes dans le parc, il adoooore se retourner au grand dam de sa soeur qui le récupère régulièrement sur le ventre !
Anaëlle raffole des purées et compotes, il était temps pour elle de changer du lait car elle commençait à saturer.

Bref, la vie continue !
Et TADAM... voici enfin
mon récit sur la césarienne !
"Tout vient à point pour qui sait attendre", dit-on, non ?
Bon, mes souvenirs datent de 6 mois désormais donc j'ai dû oublier quelques infos, hélas...
Pour commencer, je précise que je ne parle que de mon expérience, à savoir une césarienne programmée, le déroulé des événements n'est donc pas le même et surtout, le vécu doit être sacrément différent d'avoir une césarienne en urgence.
Jusqu'à la fin de ma grossesse, l'accouchement par voie basse a été envisagé.
Je n'ai donc pas forcément super bien pris le fait d'avoir cette césarienne décidée car Titouan ne semblait pas vouloir descendre dans mon bassin, car ma tension était limite depuis 4/5 jours et car le terme pour des jumeaux était atteint (38 SA environ).
Après de longs jours, de longs mois à envisager "step by step" ma grossesse et la possibilité qu'elle aboutisse vraiment, après des jours et des jours une fois passés les 28 SA à espérer sortir de la grande prématurité, de la prématurité, des risques de réanimation avant 34 SA..., après des soirées à prendre l'apéro (jus de tomate pour moi !) en août en se disant à chaque fois que "c'est peut-être le dernier à deux !"... bref, après avoir eu l'impression que le temps se dilatait, tout s'est accéléré en cette toute fin août.
A jeûn depuis la veille, l'accouchement était prévu en début d'après-midi... finalement ce fût vers 16h30 qu'on est venu me chercher dans ma chambre, toute habillée de la super chemise ouverte dans le dos, direction le bloc opératoire.
Le matin même, une aide-soignante était venue raser une partie du pubis.
Une charlotte et des chaussons bleus plus tard, me voilà à grimper sur la table d'accouchement (voui, mesdames ! Je suis restée leste jusqu'à la fin ! Même que ça a étonné l'anesthésiste... pfff, je n'étais pas peu fière !!

, je grimpais donc pour recevoir ma dose de "péridurale" (rachis-anesthésie qu'ils disent, il me semble).
Ben là, il faut faire le gros dos et surtout ne pas regarder l'aiguille (facile ! Elle est dans notre dos !) en tout cas, ne pas la visualiser. J'ai surtout essayé de me projeter dans un endroit agréable genre, sur une plage dans les Caraïbes, avec un gros moustique qui me piquait dans le dos.
Y'a pas à dire, ça pique fort fort mais c'est gérable. Je suis certaine que mon conditionnement psychologique m'a aidé à ne pas verser ma petite larme... ou à crier ou à m'évanouir ou que-sais-je... faut pas pousser, j'ai de la tenue, non mais !
Une fois le petit cathéter installé dans le dos, on t'allonge (si si, tu peux t'adosser dessus, un peu comme pour les piqûres chez l'acupuncteur) et là, tu sens une douce chaleur/torpeur/"ankylosement" descendre le long des jambes. Un peu la même sensation que chez le dentiste après la piqûre dans les gencives, tu sens qu'on te touche sans vraiment sentir, ressentir de sensations. En tout cas, celles-ci sont floutées, ce qui est le but recherché tout de même !
Là, mon compagnon reçoit l'autorisation de me rejoindre, tout habillé de bleu, charlotte et chaussons inclus ! Il s'assoit juste à côté de ma tête. Un champ opératoire a été déplié, il ne peut donc rien voir de l'opération. Mes jambes ont été calées (ben oui, je ne les gère plus), mon corps est légèrement basculé vers la gauche (de mémoire) pour des histoires de coeur je crois, mes bras sont en croix (perfusion) bref une drôle de position.
Je répète au moins cinq fois à mon compagnon de ne SURTOUT pas lever la tête pour voir derrière le champ opératoire (c'est arrivé à une amie et son compagnon a mis beaucoup beaucoup de temps à s'en remettre). Comme il est assez grand, il se courbe un peu sur le tabouret.
Puis déboule notre gynéco, Dr H pour ne point le nommer, celui de la Dream Team de l'Ouest, tout guilleret, en se frottant les mains. "Ah ! C'est un bon jour pour accoucher, non ?"
... Euh... Moi qui pleurais depuis la veille car je ne voulais pas qu'on "m'enlève" les BB de mon ventre, je n'ai pas de suite partagé son enthousiasme...
Mais j'avoue, depuis presque 4 ans que je le connais, je ne l'ai jamais vu aussi heureux et ça fait tout drôle. Presque une joie contagieuse... Et puis, oui quoi, ce fut aussi notre compagnon de route de galère. Même s'il en souffre assurément moins que nous, voir concrètement et surtout participer à la venue des petits bouts qu'il nous a aidé à avoir, doit procurer une joie professionnelle sans égale, comme boucler une boucle...
Dans le bloc, il y a foule : anesthésiste, puéricultrice x2, pédiatre... je ne sais plus trop mais pour des jumeaux, il y a du monde. Alors question intimité du moment, on pourra repasser ! Et puis, question intimité tout court, là aussi, ce n'est pas de mise ! A l'image de tout ce parcours hyper médicalisé finalement. Il faut juste le savoir pour moins mal le vivre.
Perso, ce n'est pas ce que je retiens. A croire que je me suis faite à être observée sous toutes les coutures...
Et là, tout s'accélère.
J'entends "Incision !" (euh... à se moment-là, évitez aussi de visualiser ce qui se passe, vaut mieux penser à tout autre chose !!).
Et en un rien de temps, je sens qu'on me trifouille à gauche et hop ! Un cri ! Quoi ? Déjà ?!!
"Oh, ben c'est un bon pépère celui-là ! Je mise sur 3kg ! Il est 17h."
Et quelques secondes plus tard, une puéricultrice nous amène Titouan tout violet et gluant. Je le regarde un peu éberluée et surprise de le voir. Pas facile de super bien le voir car, au final, je ne peux bouger que la tête, voir un bras mais en faisant attention au fil...
Vite la puér part avec Titouan car il semble qu'il ait des glaires qui l'empêchent de bien respirer (ce qui fut le cas pendant quelques jours ensuite).
Et, à peine a-t-on le temps de se remettre de ce qu'on vient de voir, qu'on entend :
"Et bien, elle est tonique celle-là ! Il est 17h01."
Une autre puér nous présente Anaëlle, toute rose et vociférante. Elle me dit "Faites-lui un petit bisou" ce que je fais un peu surprise... surprise de ce qui m'arrive, de la voir enfin, de voir ce tout petit être tout en jambes et bras tout maigrelets (2kg315) si plein de vie... Etrange d'ailleurs ce goût chaud de liquide amniotique... Inoubliable sensation.
Puis mon compagnon va avec les BB pendant que le gynéco s'affaire dans mon moi. Etranges sensations mais nulle douleur. Aucune idée du temps passé sur cette table d'opération à me recoudre.
Ensuite, on m'amène sur un brancard dans la salle de réveil où on contrôle ma tension, où on me lave régulièrement, où on vérifie mes sensations au niveau des jambes...
Puis on nous amène les BB pour du peau à peau.
On reste ainsi 2h dans notre bulle à quatre à vivre ce début de vie irréel...
Heureusement nous avions pu donner une tablette à une puéricultrice qui a immortalisé ce moment. J'ai pu voir aussi les 1ers moments de vie des BB (Anaëlle et ses touts premiers pas, eux deux dans une couveuse en nous attendant...) alors que j'étais dans le bloc. J'aime à les regarder car, lors de a venue des BB, on est pris dans un tel flot d'émotions, de sensations (ou de non-sensation), qu'à repenser à tout cela, j'ai l'impression d'avoir rêvé ce moment et non de l'avoir vécu pleinement...
Voici donc pour mon récit de ma césarienne.
Ouf ! 
Désolée si c'est un gros pavé à lire mais je l'espère instructif.
Il est tard, je file car je suis "de garde".
Notre sacripant de Titouan se réveille encore de temps à autre (alors qu'Anaëlle fait ses nuits depuis ses 3 mois) soit pour la tétine, soit pour un peu d'eau ou soit, carrément pour un petit biberon de lait. Grr !
Bref, cette nuit, c'est moi qui m'y colle s'il se réveille !
Il me restera à parler de "l'après-césarienne". Enfin, si ça en intéresse quelques unes...