4
« le: 19 novembre 2014 à 09:29:57 »
Bonjour à Toutes et Tous,
Tout d'abord merci Mimi d'avoir eu le courage de nous faire part de tes angoisses, il n'y à aucune honte à avoir, c'est normal et humain. Tout comme toi, j'aurais pu le faire il y a un an mais je n'ai pas voulu troubler le bonheur de certaines et dissuader d'autres de se lancer dans le DO, j'ai tout garder pour moi (en pensant que j'étais la seule).
Aujourd'hui, nous sommes les heureux parents d'une petite fée que nous avons attendu très très très longtemps, aujourd'hui elle a 9 mois tout juste. Nous étions a Zlin il y a plus d'un an le DO a fonctionné du premier coup, nous étions très heureux d'envisager la possibilité de devenir enfin des parents.
La grossesse s'est merveilleusement bien déroulée, aucune complication, si ce n'est dans ma tête lorsque j'ai senti le bébé bougé, soudain je me suis sentie envahie par une angoisse inexpliquée de la rencontre avec ce bébé, j'avais l'impression de porter un étranger, après tout qui était cette donneuse, nous ne savions rien d'elle, à quoi ressemblerait il (sans doute pas à moi plutôt typée!!), comment allait se dérouler notre rencontre?, sans compter les questions d'après (dans le temps) dès notre engagement dans le DO, nous avions décidé d'en parler à notre fille dès que possible;par prudence, nous avons fait le choix d'en parler qu'à deux membres de ma famille pour éviter qu'elle ne l'apprenne par une autre personne que nous...
Puis le terme de ma grossesse approchait plus j'angoissais davantage, j'ai pris l'initiative de rencontrer un psychologue d'abord seule pour lui faire par de mes questionnements à juste titre il m'a demandé de revenir en présence de mon mari, lors de nos entretiens, je me suis rendue compte que j'étais la seule à me poser toutes ces questions, mon mari était au contraire très serein, il ne comprenait ni mon angoisse, ni mes craintes futures, l'idée que notre fille puisse me rejeter plus tard m'étais insupportable, je me disais aussi qu'il n'y avait pas d'équitabilité entre mon mari et moi, je me disais que lorsque le bébé sera là dans cette famille ce sera moi l'étrangère!.Je n'arrivais pas à me dire qu'elle comprendrait qu'elle a été une enfant désirée, attendue et que je n'avais aucune crainte à avoir, j'étais submergée par la peur.
Nous avons eu plusieurs séances avec ce professionnel et puis un jour il a eu la phrase qui a fait tilt dans ma tête je le cite" mais Madame vous êtes vous déjà demandé ce qu'était un ovocyte juste un ovocyte? vous êtes vous déjà demandé s'il avait une fonction à lui seul? cet ovocyte qui n'est qu'une cellule au départ à pris sens parce qu'il est devenu embryon et cet embryon c'est vous qui l'avez abrité". Soudain, j'ai pris conscience de "ma valeur", de ma place dans cette "triangulation" avec notre donneuse, je me suis dit que j'avais aussi mon rôle dans cette maternité même si notre fille ne porte pas mes gênes je l'ai porté, mon ventre a été "habité" pendant neuf mois , j'ai tenté de mener ma grossesse au mieux et à terme sans prendre de risque pour le bébé. En fait les mots de ce psychologue m'ont permis d'avoir confiance en moi puisque que je pense que c'est de ça dont l'on manque après l'euphorie des premiers résultats positifs, chaque étape passée est un soulagement qui laisse place à d'autres étapes à franchir.
Pour finir, je vous invite fortement à consulter si vous en ressentez le besoin, pour ma part j'ai continué pendant quelques mois en présence de notre fille (sur les conseils du psy "elle peut tout entendre-elle peut tout comprendre", dans les centres de PMI, les consultations sont gratuites et très bien aussi.
Alors, soyez confiantes, comme le dit si bien Capucine, lorsque votre bébé pose sa petite main dans la votre, vous sourit, rit aux éclats, lorsqu'il vous cherche, vous sent, tout s'apaise, les questions futures viendront en temps et en heure...
Félicitations aux futures mamans, plein de courage pour celles qui doivent encore patienter un peu.
Je vous embrasse.
F.
PS: petit clin d'oeil à Miss ACACIA, KASZKA, MYL c'est grâce à vos témoignages que nous avons franchi le pas, merci encore, d'ailleurs venez donner de vos nouvelles