Bonjour à toutes,
Très assidue en sous-marin sur le forum, je ne participe pourtant pas aux discussions mais j’ai décidé de faire une exception.
Nous nous lancions dans l’aventure Sanus pour une simple fiv DO. Après le premier échec, c’est maintenant la qualité des paillettes de sperme (mon mari n’excrète pas de sperme, il a fallu les récupérer par ponction testiculaire puis les acheminer en RT mais je vous passe les détails) qui est mise en cause. C’est donc très récemment que nous avons commencé à envisager un double don.
Jusqu’à présent, je me réfugiais derrière l’épigénétique et l’haptonomie (que nous avons prévu de pratiquer avec joie si le miracle tant attendu arrive) afin de minimiser l’expression génétique de la donneuse et maximiser ma propre transmission durant la grossesse à coup de methylation, acétylations et phosphorylations de l’ADN de ma progéniture pour lui faire me ressembler d’ici quelques mois. Après tout, c’est scientifique, indiscutable donc :p
Maintenant que le double don devient une hypothèse plus que plausible, mon approche est toute autre (je parle de la mienne car chéri a déjà totalement cheminé vers cette issue et fait le deuil de ses propres gènes. Les différents entretiens pour notre agrément pour devenir parents adoptifs ont porté leurs fruits) et je me dis que finalement, si demain je devais expliquer à notre enfant qu’il n’a pas nos gènes mais que cela ne change rien à sa filiation, je ne me risquerais pas à me casser les dents sur une pédagogie scientifique infantilisée qui en même temps nous jetterait de la poudre aux yeux.
Finalement, ma projection est dorénavant plus imagée, moins cartésienne, plus onirique. Les donneurs sont des fées, des anges, des elfes qui nous ont donné une partition, un cahier que nous n’arrivions pas à fabriquer par nous même est qui est à la base de notre enfant. Notre enfant est devenu notre enfant car sur ce cahier, nous avons composé de jolies mélodies pleines de nuances en y apportant tout de nous ; en puisant dans notre propre passé, nos valeurs, nos émotions, nos cheminements de pensées, nos relations familiales et amicales. Tout cela pour finalement construire un petit être unique à partir d’une base qui n’est pas de nous mais qui pourtant se sera développé dans le cocon de vie que nous lui aurons tissé avec amour.
Je vais donc essayer d’arrêter de justifier par des mécanismes biochimiques une future quelconque ressemblance avec nous. Après tout, il/elle sera tellement unique !
Merci à celles qui auront lu ce pavé et n’hésitez pas me dire ce que vous en pensez car le cheminement n'est pas totalement abouti.
Cécilou