Bonjour,
Voilà mon histoire, j'ai 37 ans et mon mari, bientôt 38. Nous nous sommes mariés à 30 ans et, pour des raisons perso-pro et aussi parce qu'on ne savait pas que le temps jouait contre nous, nous avons attendu environ un an et demi avant de nous lancer dans la conception d'un enfant. En octobre 2011, comme rien ne venait, nous avons consulté mon gynécologue qui, après une batterie de tests, a découvert une glaire hostile et des zozos pas franchement top. Seule solution : la PMA. En mai 2012, première IAC : la bonne ! Notre petit bonhomme est né un peu en avance et poids plume fin décembre, par césarienne, mais il était là. Et si adorable que ça n'a fait que renforcer notre désir d'avoir DEUX enfants.
Après une année d'attente imposée par l'hôpital à cause du RCIU de notre fils et de la cicatrisation optimale de la césarienne, nous sommes retournés voir le gynécologue-fabriqueur de miracles. Mais cette fois, on a déchanté. D'abord, comme Chéri s'était arrêté de fumer et que son spermogramme était désormais normal, il nous a imposé 6 mois d'essais "naturels" avec un médicament pour améliorer la qualité de ma glaire. Polop. Queudchi. En septembre 2014, première IAC again mais deux fofos, "ah ben c'est pas possible, tu peux pas avoir de jumeaux, trop dangereux, blablabla". Deuxième essai en octobre 2014 et début des échecs successifs : kyste en novembre donc IAC2 en décembre, échec. Kyste en janvier donc IAC 3 en février, échec (et là aussi, il y avait deux fofos, mais cette fois j'ai dit "on y va quand même", contre son avis). Kyste en mars, IAC 4 en mai et IAC 5 en juin : échecs. Je ne vous raconte pas les effets de ces échecs sur ma psyché, sur notre couple, sur notre petit garçon, sur mon travail... Pour résumer : la loose !
Septembre 2015 : IAC 6, échec. En octobre, ex-gygy nous laisse tomber au cri de "j'peux plus rien faire pour vous, la FIV est trop risquée, tu ne tiendras jamais le choc et blablabla" (il est très bavard, autant qu'il est pédant). On s'accroche, on nous parle du Pr G. en région parisienne et nous allons le voir. Re-batterie de tests : oh, tiens, un polype utérin ! "Ca doit faire un moment qu'il y est", me dit-on. Une explications aux échecs successifs des IAC ? Polype retiré en décembre 2015, FIV 1 dans la foulée. Fin janvier, alléluia, PDS +++ avec un taux de rêve ! On a ga-gné ! On a ga-gné ! On a ga... Ah non, on l'a perdu. A l'écho des 12 SA, petit haricot immobile et pas de battement de coeur. Déchirant. Aspiration-curetage en mars, on est prêts, on va recommencer tout de suite, allez allez ! Et non. Mon imbécile de corps fait n'importe quoi : retour de couches de plus de deux mois (quand on n'attend que ça pour repartir, c'est une frustration infernale) et il reste encore un kyste de la précédente stim. "Ce sera pour septembre." Mais j'aurai alors 37 ans ! "C'est pas grave, ça ne se transforme pas en citrouille au jour des 37 ans, à deux mois près c'est pareil..." On attend donc. Dans l'intervalle - entre mai et juillet -, on réessaye deux IAC mais sans stim. Echec. Et là, le gars me parle de don d'ovocytes : "les vôtres sont peut-être de mauvaise qualité, pour que ça rate tout le temps..." Gros choc. Refus catégorique de mon chéri : "On a assez perdu de temps, d'énergie et de fric comme ça, pour aller claquer 5 000 euros à l'étranger, non-non-non, après cette FIV, on arrête les frais ! On en a déjà un, c'est bien."
Je sais, un, c'est déjà plus que certaines n'auront jamais et j'ai de la chance. Mais pour autant, comment faire le deuil de cette famille de 4 que je désire depuis tant d'années (y compris avant de rencontrer mon mari) ? Comment voir mon fils grandir seul, sans fratrie, sans cet enrichissement qui m'apparaît indispensable ? La culpabilité, la douleur, tout ça me ronge. Je ne sais pas si vous pourrez m'aider à y voir plus clair dans tout ça, ou à aller jusqu'au DO... Mais rien que d'avoir pu vous raconter mon histoire m'aide un peu à me sentir moins triste. Et vous lire, à me sentir moins seule. Alors merci, déjà pour ça...